Didier Super
Ta vie sera plus moche que la mienne
Compagnie
Didier Super
« Les mots sont devenus de vraies canailles, depuis que les promesses qu’ils avaient servi à donner, les ont déshonorés. » Ainsi parle le fou, chez Shakespeare et, depuis, jamais le rôle du fou n’avait semblé à ce point nécessaire pour sortir de la torpeur de nos déraisons.
Avec un nez rouge ou un sparadrap autour de la branche de ses lunettes, Didier Super pratique avec subtilité l’art de cette déraison paradoxale. Et il en faut, des grimaces, pour rendre à l’absurdité de notre fin de cycle ses traits les plus ressemblants. Didier Super est d’une espèce rare, celle qui désespère avec gaité. Il laisse l’indignation vociférante aux pitres tristes, aux nouveaux ou vieux nouveaux philosophes. Sa dérision est une arme de destruction massive. Elle réussit à mettre le mensonge à poil. Le cul à l’air. Didier Super ne dénonce pas, il force le trait pour mieux le rendre affreux. Il sait que quand on ne peut pas foutre le feu au château, le mieux c’est de se mettre du côté des pompiers pour le noyer.
Dans ce « conte moderne pour adultes » Didier Super tente d’interpréter une quinzaine de personnages en s’accompagnant de ce qui reste de sa guitare. Le meilleur de Didier Super y côtoie le pire. Tout ce qu’on aime !
Mise en scène : Juliette Marre et Christophe Correa