On ne présente plus Christian Laborde, à la fois chroniqueur légendaire du tour de France, il est aussi et surtout poète, romancier, pamphlétaire, auteur de L’Os de Dionysos, roman culte, censuré, en 1987, pour « trouble illicite, pornographie, paganisme, lubricité, abus de mots baroques, incitation au désordre et à la moquerie », Christian Laborde a consacré plusieurs ouvrages à Claude Nougaro auquel le lient trente ans d’amitié. Qui mieux que Laborde, « écrivain percussionniste et succulent conteur » pouvait faire revivre, sur scène, l’aventure artistique de Claude Nougaro ?
Un spectacle conçu comme une exceptionnelle évocation de Claude Nougaro, par Christian Laborde, auteur notamment de L’homme aux semelles de swing, une geste Nougarienne pleine d’admiration, de fougue et de virtuosité. Pour son metteur en scène, Laurent Rochut, « ce spectacle n’est pas un biopic, mais une bio-épique. »
Sur scène Laborde est seul à porter le verbe Nougarien. A ses côtés, Bernard Ariu glisse les notes de son accordéon sous les pas de ses souvenirs, de leurs patrouilles enivrées à la stupeur des beautés qu’il faut chanter. Il raconte et dit. Il raconte la vie de Claude et dit les textes de Nougaro. Les souvenirs parfois poignants, les anecdotes savoureuses et pleines de sens accompagnent, éclairent les textes que Laborde dit, armé de sa seule bouche. « Une partie de la bouche se nomme le palais, donc la noblesse est dans la bouche », aime rappeler Laborde qui, d’Uzeste à Deauville et d’Avignon à Toulouse, continue de faire entendre et sonner les mots si chauds de Claude Nougaro. Avec un accent de ruisseau qui cascaderait les Pyrénées bruyamment, il dira Nougaro et racontera Claude avec la musique d’un Coeur bien accroché.