LE THÉÂTRE EST-IL UN SPORT DE COMBAT ?
Compagnie
Juan Branco / François Bégaudeau ...
François Bégaudeau / Juan Branco / David Ayala / Laurent Rochut
L’extrême singularité du moment politique, social, humain et culturel que nous traversons est quasiment inédite dans l’Histoire contemporaine.
A la suite de Fukuyama et de Hegel, les partis politiques dominants nous enjoignent à nous rendre à leur point de vue : L’Histoire est finie. La sociale-démocratie-libérale est le nirvana de la gouvernance et les malheureux qui se plaignent sont des ingrats. Il ne reste même pas de contre-culture pour faire respirer la pensée puisque les bastions de la culture, qui furent des fronts de résistance, sont dans les mains des grands bourgeois de gauche de la post-mitterrandie, résignés comme des bourgeois de Calais devant les nouveaux maîtres du monde.
Résister à ce Gulf Stream de la pensée, c’est plus que jamais prendre le maquis, entrer en subversion avec comme menace un déclassement social qui devrait nous faire rester dans le rang.
À travers deux ouvrages marquants de notre actualité, Crépuscule et Histoire de ta bêtise, en présence de leurs deux auteurs, nous avons pensé qu’il était important d’interroger cette «période très troublée» ( le Macronisme triomphant, les Gilets Jaunes, la crise de la démocratie, la crise du politique, le devenir de l’humanité et les choix cruciaux auxquels elle doit faire face…) et de poser un diagnostic critique de la place de l’Art dans ces mouvements de société.
Dans Qu’est-ce que la littérature ?, Sartre s’en prenait aux penseurs à gages qui servaient déjà de caution intellectuelle au Régime. Aujourd’hui, préférant souvent les questions sociétales aux grandes fractures politiques, l’Art Vivant ne s’est-il pas discrédité? N’a-t-il pas failli à son devoir d’insurrection? Comment se situe-t-il ? Quel rôle peut-il jouer?
À travers les idées développées dans « Histoire de ta Bêtise » de François Bégaudeau , et dans « Crépuscule » de Juan Branco , le débat promet d’être riche, avec le public, sur le thème de l’engagement et de la responsabilité de chacun quant à « ce qui se passe sous nos yeux, ici et maintenant. »
David Ayala et Laurent Rochut