Acteur de théâtre immense, David Ayala a marqué le Festival Off d’Avignon de sa présence sans mesure.
Il est chez lui à La Factory, où la démesure est une seconde nature.
David Ayala interprète Toto le Mômo depuis 1997. Poussée par une demande continuelle des programmateurs et du public, cette adaptation de l’oeuvre d’Artaud n’en finit pas de se jouer : Buenos Aires, Alger, ou encore Montréal attendent impatiemment leur tour dans la découverte de ce spectacle à présent bien rôdé.
Depuis 1997, l’équipe ne change pas. Le spectacle et le texte non plus, ils évoluent. «Chaque mot trouve une résonance différente en moi aujourd’hui. Je suis passé de la fascination adolescente à la révolte lucide et construite».
Au début pourtant, l’évidence n’était pas flagrante : David Ayala ne s’intéressait absolument pas à la culture, se destinant à une carrière dans le sport. Un ami lui confie le «Théâtre et son double» : les mots entrent en résonance avec la colère du jeune adolescent de l’époque, le texte le marquera à jamais.
Il commence alors à lire les œuvres d’Artaud, puis d’autres auteurs, d’autres époques, d’autres styles. «Artaud ne m’a pas juste amené à la lecture, il m’a fait découvrir le théâtre tout entier
et pour cela, je lui suis redevable.» Le comédien se jure alors d’interpréter un jour un texte d’Artaud, en paiement de cette dette, ce sera «Toto Le Mômo».